C’est inévitable, les mêmes questions reviennent sans cesse …
Non finalement, ce n’est pas un tour du monde, c’est un tour de moi-même. Ce n’est pas un simple long voyage, c’est un incroyable voyage intérieur. Ce n’est pas du tourisme, c’est une nouvelle vie qui commence.
Non je n’ai pas de programme, pas de plan, pas de prochaine étape. Non je ne sais pas où je vais ensuite. Je vais vers moi-même. C’est pas de ma faute si c’est sur aucune carte.
Oui je voyage sans guide. Un an déjà que j’ai abandonné mon Lonely Planet. C’est là que d’autres types de guides prennent le relai. Sacrément efficaces. Je ne me suis quasiment jamais perdue en route. J’avance. Chaque jour un peu plus. Avec la certitude d’aller dans la bonne direction.
Non la France ne me manque pas. Du tout.
Non ma famille et mes amis ne me manquent pas. Et il n’y rien de méchant ou de choquant là-dedans. Pourquoi ? Parce que le voyage, le vrai, t’enseigne à vivre au présent. Intensément. Pas coincée en pensée dans le passé, le futur ou n’importe quel ailleurs. Parce que j’apprends à me concentrer sur ce que j’ai, pas sur ce qui me manque. Parce que chaque expérience et rencontre me nourrit tellement que je ne ressens ni le vide ni l’absence. Et parce que si j’ai choisi de me déraciner, si brutalement, si longtemps, ce n’est pas pour pleurer ce que j’ai laissé. J’y suis, j’y suis.
Non je ne sais pas quel jour on est. Ni même si on est le week-end ou la semaine. Même le mois de l’année je ne le sors pas spontanément.
Non je n’en ai pas marre de m’habiller toujours pareil. De ne pas me maquiller. De ne pas avoir de chez moi. De vivre dans mon sac à dos. Etc. Parce que tout ça, c’est accessoire.
Non être en couple ne me manque pas. Je l’ai été 10 ans de suite. Là j’essaye d’être. Tout court. De réussir la plus difficile des relations, celle avec soi-même. La plus belle aussi. Essayez, vous verrez.
Non je ne vais pas rentrer. Enfin si, deux mois. Août, Septembre. Pour vous voir, ceux que ce voyage n’aura pas éloignés, ceux qu’il aura rapprochés. Mais pour mieux repartir.
Non ce n’est pas une fuite. Juste l’histoire d’un éveil. Violent. Parce qu’il n’y a pas besoin d’aller mal pour aller mieux. Mais non je ne vais pas reprendre ma vie d’avant pour autant. Je crois qu’il n’y a plus de suspense depuis un bon moment.
Oui j’ai appris des choses. Evidemment. Beaucoup. Sur moi, sur l’être humain, sur la nature, sur l’univers, sur l’au-delà. De ces petits trucs apparemment anodins mais qui révolutionnent une existence. Ouvrent de nouveaux horizons. Donnent de l’espoir.
Non je n’ai jamais eu peur. Je ne me suis jamais rien fait voler. Enfin si, une fois. Mais j’en ai tiré une telle leçon que j’ai remercié le voleur en pensée.
Oui je sais ce que je veux faire ensuite. Non je n’ai pas envie d’en parler pour l’instant. Je façonne petit à petit. Je déborde d’idées.
Voilà, c’est tout. Oui je suis heureuse. Oui je vais bien. Mieux que jamais. Je n’ai plus de boîte, plus de moule dans lequel j’essaye d’entrer. Et je respire mieux merci. Je n’ai plus grand-chose d’ailleurs. Quelques cartons, quelque part en France. Mais j’ai le temps, l’espace et la liberté. Parce que je les ai choisis. Parce que j’ai eu du courage. Pas de la chance. Et oui, je tiens à la nuance.
En fin de compte j’ai tout quitté sans même savoir que c’était pour tout trouver. Je pensais partir un an. Boucler trois continents en 12 mois. Faire une pause bien méritée. Revenir.
Je ne savais pas que j’allais découvrir l’addiction, la vraie, la saine. A la liberté, à la joie, au bonheur. Je ne savais pas que j’allais découvrir la spiritualité. De plein fouet. J’explose tous les objectifs que je ne m’étais pas fixés. Ce voyage est la thérapie dont je ne savais même pas avoir besoin.
Alors oui, je ne suis ni la première ni la dernière à ouvrir les yeux. Tout ça, tu l’as peut-être déjà lu. Peut-être déjà vécu. Toi qui a lu jusqu’au bout, tu seras peut-être le prochain. Je te le souhaite. Du fond du cœur…