Les 7 jours où ma vie a basculé

//Les 7 jours où ma vie a basculé

Les 7 jours où ma vie a basculé

« Mais de quoi tu as envie, aujourd’hui, ICI et MAINTENANT ? »

Ça a l’air de rien comme ça, mais ça, c’est une des phrases qui ont changé ma vie il y a bientôt 2 ans.

C’était un mercredi. Le mercredi de la semaine où tout a basculé. 8 jours plus tard, j’ai démissionné. 100 jours plus tard, je décollais pour Rio avec un aller-simple. 21 mois plus tard, je ne suis plus la même.

A tous ceux qui me demandent comment j’ai pris ma décision et si je n’avais pas peur, ce texte est pour vous …

LUNDI // Reprise du boulot. Tout va bien. Très très bien même. Je suis rentrée la veille de 4 semaines de vacances au Brésil. 2 en solo, 2 avec une de mes proches amies. Voyage coup de tête, organisé un mois à l’avance. Ultra bronzée, ultra blonde, je sens encore la chaleur et l’énergie folle du Brésil en moi. Les rencontres et les discussions marquantes plein la tête, enthousiasmée par 2 grandes décisions que j’ai prises là-bas.

Déjà, je vais enfin démissionner, et le plus vite possible. Et ensuite, je vais assumer haut et fort un de mes rêves de gosse : je vais partir en tour du monde, seule ou accompagnée, avant mes 30 ans (NB j’en ai 27 à ce moment là).

Littéralement, je flotte. Rien ne peut m’arrêter, je me sens invincible !

MARDI // La grosse claque. Le Diable s’habille de nouveau en Prada (sauf que le mien s’habille chez une autre marque et que mes collègues sont des amours). Les 600 mails, le stress, les deadlines, le ton sur lequel on me parle. Je suis submergée, « sous l’eau » comme on dit tout le temps chez nous et l’expression est en fait tellement juste, car je me noie … Suis comme paralysée intérieurement. Tout se bloque en moi. Je ne peux plus. Je ne veux plus. Je sors très tôt, la journée n’a même pas été difficile pour une fois. Je marche 100m. Et j’éclate en larmes.

OK je ne suis pas invincible du tout. 48h que je suis rentrée, 48 !!!!

MERCREDI // Je ne me souviens pas vraiment de la journée. Mais ce soir-là, je fais 100m. Et je glisse sur un prospectus rouge: « ON A TOUS 2 VIES. LA PREMIERE. ET CELLE QUI COMMENCE QUAND ON REALISE QU’ON EN A QU’UNE. ».

Donc voilà, y’a des fois, la vie c’est pas un petit signal qu’elle t’envoie, surtout quand tu te voiles la face depuis trop longtemps, c’est un panneau lumineux ! Merci Confucius, tu t’es matérialisé au bon moment, j’avais besoin de toi ce jour-là ! Des signes, il y en aura plein d’autres cette semaine la.

Juste après, discussion avec quelqu’un de très sage. Je raconte mes vacances, mes décisions, le bonheur qu’elles m’apportent. Et d’un coup sans prévenir, j’éclate en larmes. Comme jamais. Sans réussir à m’arrêter.

« De quoi as-tu envie ICI et MAINTENANT ? Le mot maintenant est important Margaux. Il lève les angoisses, les doutes, la pression sociale. Il te reconnecte au présent, à tes vrais désirs. »

Première incursion du Pouvoir du Moment Présent dans ma vie (on en reparlera, c’est ultra puissant … )

Je réponds sans hésiter : « J’ai envie de démissionner et de faire un tour du monde, je le sens dans mes tripes, c’est ce que je dois faire. » SOURIRE.

« Alors écoute-toi, fais-le. Ton intuition ne peut pas te tromper. »

« Mais je ne peux pas … » PLEURS. PARALYSIE.

Et là, je déballe la longue liste de doutes, de peurs, d’angoisses que je ne savais même pas que j’avais. Les miennes : toutes liées au retour. « Mais si je fais une pause d’un an pour voyager, quand je vais rentrer je n’aurai pas d’argent, je ne retrouverai jamais de boulot avec un trou pareil sur mon CV, je serai célibataire à presque 30 ans, c’est quand même pas sur la route et nomade que je vais trouver quelqu’un. Bla bla bla … »

« Tu es dans le futur Margaux là. Ce sont des projections, ce n’est pas la réalité. »

Et là, je réalise le ridicule de la situation. Je construis moi-même des barrières autour de mon rêve. JE ME BLOQUE POUR DES TRUCS QUI SE PASSERONT PEUT-ETRE DANS UN AN ET DEMI, SI JE RENTRE ET SI JE VEUX REPRENDRE EXACTEMENT MA VIE LA OU JE L’AURAI LAISSEE.

Oui effectivement, je suis ridicule. Car en plus, il y a tout de même le risque que ce voyage me change, voir même que je trouve un projet, un pays, un homme en chemin pour qui je craque et qui me fasse rester.

JEUDI // Je suis une contradiction géante. Je veux mais je ne peux pas. Je veux mais en fait, je ne veux pas tant que ça. Et puis non, après tout, je peux continuer comme ça. Après tout, je tiens le coup depuis 3 ans et demi dans cette « boîte », je me suis habituée à souffrir et à ne pas avoir de vie. Et là, bam, mon boss me convoque pour parler évolution. Il l’a senti ou quoi que j’allais lui claquer entre les doigts ?

VENDREDI // Mes jambes ne me portent pas. Mon corps refuse de prendre le chemin du bureau. Je fais semblant, la journée passe.

SAMEDI // Un ancien pote d’école, par hasard en soirée : « Bon alors, c’est quand que tu démissionnes ? Tu vaux mieux que ça franchement ! » « Bientôt tu vas voir ! » Et au fond de moi, je sais que cette fois, si, je vais vraiment le faire.

DIMANCHE // Je me réveille et JE SAIS. Je n’ai même pas à prendre la décision. A faire de liste de pours et de contres, de toute façon, je n’ai jamais su en faire. C’est là. En moi. Dans mon ventre, dans mes tripes. La nuit a porté plus que conseil. Elle a apporté la décision. Je ne sais pas qui l’a prise pour moi, mais elle sonne juste. Clairement, j’ai l’impression que j’ai été aidée à la prendre cette décision, que ça s’est passé plus haut. Aujourd’hui avec le recul, je le comprends.

 

Et après cette semaine de grand 8 émotionnel, je me sens enfin apaisée. Sereine. Non seulement je vais démissionner, mais en plus je vais le faire maintenant ce grand voyage. J’avais vu juste au Brésil, je m’étais juste trompée sur le timing : si j’attends mes 30 ans, je vais juste me replonger dans une nouvelle relation sentimentale ou professionnelle, un nouveau moule !

2h plus tard, je l’annonce à 2 amies. Puis à ma mère. Ca sonne juste, je me sens comme jamais je ne me suis sentie. J’ai pris 2 jours pour me renseigner niveau RH. J’ai démissionné le mercredi.

Je n’ai JAMAIS, JAMAIS regretté ma décision.

Conclusion : quand ton corps te parle, écoute le ! Quand la vie te met une belle droite, relève toi et bouge toi !

2020-03-17T15:24:47+00:00- juin 2016 -|Tags: , , , |