On me demande souvent comme je « travaille sur moi ». Voici un exemple concret récent.
Depuis que je suis arrivée au Costa Rica, j’ai remarqué quelque chose de nouveau chez moi.
Enfin non, pas nouveau. Ancien mais dont je viens seulement de prendre conscience sous un angle nouveau avec la volonté d’auto-observation et d’analyse qui sont les miens aujourd’hui.
J’ai remarqué que face à plusieurs petits événements ce dernier mois, ma réaction à systématiquement été la même : je me suis sentie rejetée.
J’ai bien dit « A plusieurs occasions, je me suis sentie rejetée ». Et non pas « on m’a rejetée à plusieurs occasions ».
Je ne cherche pas à rejeter les fautes sur l’AUTRE ou à trouver les explications à l’EXTERIEUR. Je ramène désormais tout à MOI et cherche les explications à l’INTERIEUR.
Pourquoi ramener à soi ? Car l’autre n’est qu’un miroir de ce que je suis ou vis. Regardez bien. Quelqu’un qui ne répond pas à un message par exemple, est juste quelqu’un qui ne répond pas à un message, pour des raisons qui sont les siennes à un instant T. Point barre. Pas quelqu’un qui rejette.
Dans cet exemple, la « non réponse » est le seul événement avéré. Tout le reste (suppositions, projections de rejet) est le fruit de l’imagination de celui qui attend la réponse et témoigne simplement de sa réalité intérieure (manque d’estime de soi, peur, etc).
Si l’on était cohérent, le temps consacré à projeter sur cette « non-réponse » devrait au moins être équilibré entre les projections négatives (cette personne ne veut pas me voir), neutres (elle n’a pas reçu mon message car elle a changé de numéro) et positives (elle a effacé mon message par erreur alors qu’elle tenait absolument à y répondre, n’a du coup plus mon numéro et est désespérée à l’idée de ne pas pouvoir me contacter !).
J’invente mais vous voyez l’idée. Tu vas projeter de l’injustice, moi du rejet, un troisième encore autre chose. Ce que l’on projette parle de nous, pas de l’autre (dont on ne connait toujours pas les raisons de ne pas avoir répondu n’est-ce pas ?).
Donc, là où habituellement je n’aurais pas été sensibilisée, j’ai noté que ces temps-ci j’expérimentais de manière répétitive du rejet. Sois ça parle de ma réalité intérieure actuelle, temporaire. Soit ça parle d’une réalité plus profondément ancrée dont je ne prends conscience qu’aujourd’hui car chaque semaine j’ouvre un peu plus grand les yeux sur moi-même.
En tout cas, toute réaction / mécanisme répétitif, positif ou négatif, pointe du doigt une croyance ancrée profondément en nous, pour le meilleur ou pour le pire. Donc je m’atèle à essayer de comprendre ce que cette réaction identique à des événements différents a à dire de moi. Quel est l’élément en souffrance à soigner. Quel est la croyance limitante ancrée.
J’ai pris mon stylo et commencé à écrire sans filtre tout ce qui me venait sur le sujet. A un moment, apparemment, plus d’inspiration. C’est là qu’il faut persévérer. Pousser plus fort car les choses intéressantes vont commencer à sortir.
J’ai commencé à réaliser qu’en fait non, le rejet n’était pas temporaire et uniquement actuel dans ma vie. Et que plein de petits éléments m’y renvoyaient sans cesse.
Il n’y a qu’à regarder les défis que je me suis fixée depuis le début de l’année (une peur ou une chose qui m’intimide par semaine pour ceux qui ne savent pas. Je n’en parle pas régulièrement sur cette page mais je le fais toujours).
Assumer de publier un événement rencontre GFYS sur cette page plutôt que de recontacter un par un toutes les personnes m’ayant demandé si c’était possible qu’on se rencontre ou bien organiser un live.
Je n’ai pas peur de l’événement en lui-même, j’en ai déjà organisé une dizaine avec des dizaines de membres de cette communauté, tous super sympas.
Je n’ai pas peur du live en lui-même qui me permet de communiquer avec davantage d’entre vous. Ma personnalité, mon parcours étudiant et pro font que je suis à l’aise et authentique à l’oral.
Non, moi j’ai peur ……….. qu’il n’y ait personne qui vienne. Ou personne qui se connecte.
Et ça remonte bien plus loin … Quand j’organise mon anniversaire, même avec mes meilleurs amis, jusqu’à la dernière minute, j’ai peur que personne ne vienne.
Je viens de comprendre que cette crainte répétitive et ancienne chez moi, est une peur du rejet.
Alors que pour autant si vous m’aviez demandé la semaine dernière si j’avais un problème avec le rejet, en toute sincérité, j’aurai répondu que non.
Tout simplement. Ca ne vous paraît certainement rien, mais pour moi c’est immense.
A l’occasion de deux échanges qui ont suivi cette prise de conscience (car aujourd’hui, je suis entourée de personnes à qui je peux livrer ces découvertes en temps réel et sans filtre), on m’a conseillé deux fois le livre « Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même » de Lise Bourbeau.
Il était sur ma liste de lecture pour le Costa Rica, bien au chaud dans ma liseuse. Il vient de remonter en pôle position et je vous le recommande avant même de l’avoir fini.
Vous y découvrirez certainement votre grande blessure (Rejet, Trahison, Humiliation, Abandon ou Injustice). Celle qui s’est invitée dans votre vie entre le moment de votre conception et la fin de votre première année. Celle dont vous n’avez pas forcément conscience mais qui dicte aujourd’hui votre comportement (le masque que vous avez créé pour survivre). Vos mécanismes d’auto-sabotage. Et comment la soigner.
Je prends le temps de remonter doucement à la racine, profonde, ancrée de cette blessure dont je n’avais pas conscience il y a encore quelques jours. Je vais avoir 30 ans dans quelques jours et je fais le tri. Ce dont je n’ai plus besoin, je le laisse derrière moi.
Et c’est une aventure formidable que je vous souhaite à tous, à tout âge. Face à une situation qui vous fait souffrir, regardez à l’intérieur et plus à l’extérieur (c’est sur, c’est plus simple, ça libère à court terme mais enchaîne et emprisonne à long terme). Détectez vos mécanismes répétitifs. Regardez en face ce que cela pointe en vous. Et avec douceur, aidez-vous (ou faites-vous aider) à soignez ce qu’il y a à soigner.
On va y arriver, je le sais.